Juste une Trace

jazz

Une nouvelle journée sous le ciel de Paris

SOUS LE CIEL DE PARIS est une chanson intemporelle. Elle a déjà 65 ans, pas une seule ride et ne prendra jamais sa retraite ! Éternellement jeune et vivante, elle aurait même été conçue en une seule journée. C’est peut-être pour cela qu’elle nous semble toujours si évidente, spontanée, en nous.

En 1950, le parolier Jean Dréjac et le compositeur Hubert Giraud créent la chanson-thème du film SOUS LE CIEL DE PARIS de Julien Duvivier. Là encore, en l’espace d’une seule journée, des destins vont se croiser…

Interprétée par Edith Piaf, Juliette Gréco, Yves Montant et tant d’autres, cette chanson représente symboliquement Paris dans le monde entier. Elle devient un véritable standard et tous les amoureux de la ville lumière l’adoptent, y compris sans les paroles comme le fit Duke Ellington avec Under Paris Skies.

Les arrangements de la version instrumentale de SOUS LE CIEL DE PARIS par Radiosax sont de Gilles Naturel, le « virtuose du contrepoint » comme le titrait dernièrement le journal Le Monde. Pas facile de faire une énième version d’une chanson si populaire. Pourtant, ici, même les plus blasés ne pourront rester indifférents. La valse swingue, les cuivres en rajoutent et Baptiste Herbin semble nous entraîner dans une virée nocturne entre Bastille et Saint-Germain. Cette version se fredonne, se danse, se vit.

Vous pouvez écouter un extrait et acheter SOUS LE CIEL DE PARIS  sur l’album « Chansons et Sons d’Anches »

Pont - Photographie par Edith Gaudy
Pont – Photographie par Edith Gaudy

Duke Ellington Sacred Concert

Pour célébrer le quarantième anniversaire de l’héritage de Duke Ellington, Laurent Mignard Duke Orchestra et Mercedes Ellington (petite-fille du Maestro) ont présenté le « Duke Ellington Sacred Concert » le 1er octobre 2014 à Paris. Comme le rappelle Mercedes Ellington, son grand-père a toujours considéré que ses concerts sacrés étaient son œuvre la plus importante. Selon elle, « il aurait été conquis par la magie de la direction de Laurent Mignard ».

sacred-concert_front_LMDO_JuTFilmé et enregistré devant plus de 1200 personnes réunies à l’Église de La Madeleine, le concert évènement présente « une musique suprêmement originale, irrésistiblement forte et inoxydable, hors des modes et du temps, absolument universelle. Le Duke Orchestra, ses grands solistes et les vocalistes réunis par Laurent Mignard comptent parmi les seuls au monde à savoir et à pouvoir la transmettre. »  – Claude Carrière.

Initiés et néophytes sont emportés par la dream-team du Duke Orchestra. Emmanuel Pi Djob qui avait ébloui le jury de «The Voice» avec sa voix de baryton forgée au feu du gospel afro-américain, Nicolle Rochelle, formée sur les planches de Broadway, Sylvia Howard, tombée dans la marmite du gospel avant d’atterrir les deux pieds dans le jazz et Fabien Ruiz, le célèbre tap dancer qui a notamment coaché Jean Dujardin dans «The Artist», sont réunis pour célébrer le Duke, soutenus par l’ensemble Les Voix en Mouvement et plus de 120 choristes.

Commandez et recevez  « DUKE ELLINGTON SACRED CONCERT »

Les fréquences destructrices de Mass Euphoria

MASS EUPHORIA commence par une improvisation collective qui ne laisse rien présager de la suite, sauf pour celui ou celle qui lira cet article jusqu’au bout, avant d’avoir écouté l’enregistrement sur une plateforme de diffusion en streaming ou, encore mieux, avant d’avoir acheté puis écouté en entier l’album NO MONSTER de Matthieu Rosso Red Quartet !

Matthieu Rosso introduit à la guitare un pattern lancinant mais des aliens semblent brouiller la communication. Votre système de son est peut-être défectueux. Vous avez peut-être été touchés par des fréquences destructrices. En fait, si vous commencez à percevoir un bourdonnement, ne vous inquiétez pas ! Les plus sensibles peuvent décrocher et aller se mettre à l’abri. Les plus curieux peuvent poursuivre l’écoute.
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Après 2 minutes, exposés aux radiations, les plus résistants constateront d’eux-mêmes qu’ils commencent à se balancer. En fait, ils sont hypnotisés. Ils dansent en compagnie d’une basse dans l’extrême grave, grondante et inquiétante, comme celle que Jean-Philippe Morel aime projeter. Si vous souhaitez rester sur ce groove et filer à d’autres occupations, il suffit de faire un «fade out» à la troisième minute du titre. Mais si vous écoutez encore Mass Euphoria, sachez quand même que vous venez d’effectuer tout juste la moitié du chemin.

C’est le moment choisi pour asséner un solo de guitare sur une rythmique presque swing portée par Rafael Koerner. Le repos n’est que de courte durée. La basse réapparaît, encore plus menaçante. Elle est prête à tout balayer sur son passage. Le thème principal surgit enfin puis laisse sa place à un solo très Colemanien de Denis Guivarc’h. Vous trépignez et tout le monde jubile.
Il est grand temps de se quitter. Mass Euphoria semble se désagréger progressivement. Le silence est là. L’album s’achève. Profitez bien de quelques minutes au calme pour mesurer sa portée et sa force.

L’album NO MONTER est disponible ici

Une mauvaise réputation pour Radiosax

En 1952, Georges Brassens écrit et enregistre «La Mauvaise Réputation». Il faudra attendre plusieurs années pour que les radios commencent à diffuser cette chanson. Le texte est subversif …

Arrangée par Zool Fleischer et Philippe Chagne, la version instrumentale de Radiosax est anticonformiste : le bebop s’amuse avec la salsa. L’ambiance est plutôt guillerette. L’écriture est pleine de prouesses. Les 8 musiciens jonglent, se soutiennent, se projettent puis retombent toujours sur leurs pieds.

La danse est possible et toutes les provocations sont autorisées. Les minutes défilent avec une grande fluidité. En un rien de temps le titre se conclut par un solo de batterie de Philippe Soirat pour affirmer, peut-être, comme Brassens, qu’il n’aime pas « la musique qui marche au pas »…

LA MAUVAISE RÉPUTATION par Radiosax est sur l’album « Chansons et Sons d’Anches »

Brassens

Duplicity ne fait pas dans la tendresse

L’introduction est totalement libre, un dialogue entre la basse et la batterie s’installe, et progressivement, la guitare et le saxophone s’invitent dans la discussion avec un groove répétitif et entêtant. La basse se fait autoritaire, le saxophone provoque tout le monde et la guitare qui tranche l’espace avec des coups secs et hachurés, est épaulée par un jeu de batterie saccadé.

Photo par Bryce Davesne
Photo par Bryce Davesne

Ici, point de lyrisme et de pathos, la musique est dure, acérée, et les oreilles non averties pourraient s’en trouver désemparées… Le Matthieu Rosso Red Quartet ne fait pas dans la tendresse.

4 étoiles jazz mgazine-jazzman NTout juste récompensé par « 4 étoiles JazzMagazine – JazzMan », l’album NO MONSTER présente «une musique sans concession, brutale et dynamique… elle est touffue, dense et en tension permanente, sans silence, ni lenteur, mais d’une énergie communicative…».

L’album NO MONTER est disponible ici

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